Laisse-moi entrer dans ton coeur.

{ Personnage : Kamenashi Kazuya x Akanishi Jin
Longueur : 1088 mots }

  Je regarde la façade de l'immeuble en face de moi. Je me sens frissonné & fiévreux. Je laisse échapper un souffle. Je m'efforce de m'être un pied devant l'autre. Je dois absolument aller le voir & m'excuser pour ce que je lui ai dit hier. J'espère qu'il me pardonnera.

  J'appuie sur la sonnette de l'appartement 305 avec le cœur battant la chamade. D'une part, j'aimerais qu'il soit sorti & de l'autre, j'aimerais qu'il soit encore là, attendant mon appel. 

  Après quelques secondes d'attente. Aucune réponse. Il doit sûrement savoir que c'est moi. Il préfère garder le silence. Comme si ça pouvait arranger les choses. Je m'en veux tellement de lui avoir crié ces bêtises. De ne pas avoir su lui dire correctement ce que je ressentais. J'ai préféré fuir les questions plutôt que de tout avouer. Que je suis bête! 

  Alors, que je me retourne pour reprendre ma marche, je tombe nez à nez avec lui. Mes yeux fuient son regard. Ils vacillent entre le sol & ses pupilles couleurs noisette. Il me fixe sans dire un mot, des paquets à la main. Je suppose qu'il est allé magasiner :

- Ano...Tu es venu pour encore m'insulter? Si c'est le cas, va-t-en!
- Je...Je...
- Je..Je...?!? Alors qu'est-ce que tu as de plus à me dire? De toute façon, je n'en ai rien à faire. Tu m'as blessé, je t'ai blessé. Ça s'arrête là!
- Non, Jin...Ça ne s'arrête pas là!
- Ah!!! Tu as retrouvé ta langue de serpent?!? 
- S'il te plaît écoute-moi, je me sens tellement coupable...
- Et, moi, tu crois que je ne le suis pas peut-être? À t'avoir posé toute ces questions bizarres. Tu n'as su encore que te défiler.

  Un silence lourd s'installe entre nous. Je ne sais pas quoi dire sur cette dernière phrase. Peut-être parce qu'il avait raison? Je n'ai su que de me défiler face à ses sentiments. En fait, j'angoisse à l'idée que quelqu'un puisse m'aimer comme Jin. D'un amour fou qui devient presque inquiétant. Tellement trop passionnel pour ma sensibilité :

- Si tu n'as plus rien à dire. Je vais entrer chez moi. 

  Il passe à mes côtés, indifférent. Mes yeux commencent à se buer de larmes. J'ai l'impression d'être impuissant face à lui. Presque minable de ne pas pouvoir seulement m'excuser. J'essuie mes mirettes d'un revers de main puis, en un murmure, presque inaudible, je lance une dernière phrase :

- Je m'excuse. Je t'aime depuis le premier jour. Ça toujours été toi, et ça le restera jusqu'à ma mort...

  Sur ces mots, je le sens se retourner vers moi mais j'ai déjà repris ma marche. Toutefois, j'espère qu'il trouvera la lettre que je lui ai laissée avant de partir. Une sorte de journal que j'aime toujours aussi bien remplir lorsque les mots ne viennent pas facilement à ma bouche.

  Je grimpe à la cime d'un arbre. Espérant d'être assez haut pour voir son appartement. Je le vois alors ouvrir la porte, lancer son manteau sur le sofa puis serrer les objets que contenaient ses sacs. Il pénètre enfin dans son bureau. Je crois qu'il y a une éternité qu'il n'y avait pas mis les pieds. Il observe tous les moindres recoins de la pièce. Il tombe enfin sur mon bout de papier inséré entre deux livres de la bibliothèque. Jin est inscrit sur la première page. Ses yeux se contractent de stupeur. Et oui! Mon petit Jin, je me devais de faire évacuer ces sentiments. J'ai vraiment réagis comme un idiot en sachant les tiens. J'aurais dû prévoir de ne pas être le seul à avoir un cœur...

 Cher Jin,

Je ne savais pas au départ que tu avais des sentiments pour moi. Je ne voulais tellement pas m'accrocher. J'avais peur de ressentir ce vide qui m'empêcherait d'avancer. Tu sais, cette illusion parfaite qui te donne l'impression que tu en redemande encore. Que tu n'es jamais rassasié. C'est pour ça que j'ai eu ce besoin de m'enfuir face à tes mots. J'angoissais à l'idée que notre amitié en prendrait un coup. Alors, j'ai étouffé mes sentiments. Je ne voulais pas que tu les vois ni les ressentent. Toutefois, il est trop tard maintenant. Alors que j'écris ces mots, notre amitié n'est déjà plus. Je t'aime Jin. Je n'aurais jamais pu penser dire ça un jour. Pourtant, c'est la vérité. Pardonne-moi de ne pas avoir su le dire de vive voix. Je n'ai pas trouvé le courage. Tu dois me trouver lâche mais c'est toi qui m'as dit de partir & de ne jamais revenir. Je dois t'avoir blessé ou même humilié. Excuse-moi pour toutes ces bêtises que j'ai pu dire. Ma peur a prit le dessus. 

Peut-être qu'un jour mes pas me conduiront vers toi puisque malgré tout, tu as toujours ce pouvoir sur moi, même si j'ai voulu m'en détacher. Tu as toujours cette force d'attraction qui me fait tomber dans tes filets. D'ailleurs, je voudrais tellement oublier la confrontation d'aujourd'hui mais ça ne tient pas seulement qu'à moi. J'aimerais tellement que tout s'arrête. Qu'enfin le cours du temps revienne à la normal. Que tout redevienne comme avant mais ce n'est pas possible n'est-ce pas? Pardonne-moi encore de laisser échapper des mots qui risqueront de te faire revenir...

L.O.V.E 

  Kamenashi Kazuya

  Jin referme la lettre. Une larme coule de son œil gauche. Il prend quelques secondes pour assimiler l'information. En le voyant ainsi, je me sens triste à mon tour. La buer dans mes yeux revient de plus belle. Je le vois courir rapidement à l'extérieur, la lettre toujours à la main. Je me précipite de descendre de mon perchoir. Je ne veux pas qu'il me voit l'espionner. Je me cache derrière l'arbre. Jin se trouve à quelque mètre de moi. Il regarde rapidement de chaque côté de la rue sans m'apercevoir. Il avance de plus en plus vers mon emplacement. Je commence à trembler. J'ai peur de sa réaction. Sans m'en rendre compte, il se retrouve à mes côtés. Faisait-il semblant de ne pas me voir? Il fini par prendre de sa main droite, mon bras droit puis m'attire vers lui. Je ne suis plus qu'à quelque centimètre. Son visage se rapproche rapidement du mien. Nos lèvres finirent par se toucher. 

  Un long baiser amoureux que l'ont languissait depuis longtemps fini par arriver. Mon cœur bat à me rompre la poitrine. Je me sens tellement bien dans ses bras. M'a-t-il enfin pardonné? Fallait-il tout simplement une lettre pour tout effacer?